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Prenez ce livre de la loi et déposez-le à côté de l’arche d’alliance de l’Éternel, votre Dieu; il y restera comme témoin (Deut. 31,26)

Le Livre occupe une place fondamentale dans la culture Juive, il n’est pas un accessoire. Le livre est fondateur du peuple Juif, c’est autour du livre de la Torah que Dieu scelle un pacte avec son peuple ce n’est pas donc étonnant que le peuple Juif fut surnommé “Le peuple du Livre” et comprendre la culture juive nécessite de connaitre sa littérature.

L’étudiant juif commence son cycle d’études supérieur à l’age de 5 ans, en fait car il n’y a pas d’étude primaire, secondaire, ou supérieur dans la Torah, a tout age on apprends le meme texte avec un niveau de compréhension différent. Du premier jour d’instruction au dernier on ne fait qu’affiner la connaissance, la compréhension et trouver des réponses à des questions toujours incessante car arrêter de se questionner c’est arrêter de comprendre, et mettre une fin à l’étude mais ce n’est pas Juif que de mettre un frein au progrès.

En ouvrant les livres de la collection Hermann Struck on découvre derrière la couverture, le nom du propriétaire ou plutôt de ses propriétaires car ils se succedent au fur et à mesure des vies, des âges, un livre ne meurs jamais il continue d’être étudié infiniment, indéfiniment et quand on le termine on le recommence car on n’a jamais tout perçu d’un livre de Torah.

Chaque livre à son histoire mais si son contenu ne se laisse pas maitriser du premier regard, il tait à jamais l’histoire de ses lecteurs, combien d’enfants ou parents ont versé de larmes, combien de lèvres ont baisé sa couverture levant au ciel les yeux pleins de larmes implorant qu’il leur donné la vie pour continuer à étudier sa sainte Torah, ouvrir un livre de Torah multi centenaire c’est serrer la main de ceux qui l’ont possédé et leur dire “ne t’en fait pas, j’ai pris le relais, la chaine ne s’arrêtera pas”…

Du Maroc à la Biélorussie en passant par Paris, l’étude traditionnelle de la Torah est la même, le texte le texte et encore le texte, on apprends à le déchiffrer, le traduire puis le comprendre, et c’est là que commence la grande aventure de la Torah qui permet de consacrer une vie entière à en saisir le sens.

La méthode est millénaire, elle possède ses critiques ses détracteurs et pourtant c’est ainsi qu’un patrimoine culturel est transmis depuis 2500 avec un texte jamais écorché toujours conservé identique. Seul garant de l’exactitude la transmission de père en fils qui répète sans jamais déformer un mot ou une lettre.

C’est en hommage à tous ces enfants et pour continuer la chaîne que nous mettons à votre portée ces ouvrages.

De la bouche des enfants et des nourrissons tu à fondé ta gloire, pour imposer silence à l’ennemi et au vindicatif (Psaume 8,3)

Sauvés in-extrémis

L’importance des manuscrits dans la tradition juive est double, d’abord on considère un texte emprunt de paroles de Torah comme saint, il ne peut être détruit ou jeté, il doit finir sa trajectoire forcément inhumé sous terre si il devenait complètement inexploitable. Chaque livre sauvé est donc une prouesse dont se félicite tous ceux qui participent à sa survie.

Ensuite, le contenu de certains manuscrits jamais découverts ou retranscrits permettent d’obtenir des réponses autant sur des explications de texte généraux comme la Bible, le Talmud, mais également des décisions de droit, des arrêts rabbiniques ayant autorité permettant de faire évoluer la vision du droit Halachique.

Chaque Juif a l’obligation d’étudier la Torah, qu’il soit pauvre ou riche, en bonne santé ou malade, jeune ou vieux.     (Maimonides)

Fuyant le Yemen ce groupe de gens emportent leurs biens les plus chers, de toute évidence ceux là n’ont rien à part leurs vêtements et leur livre, roulé sur son épaule il transporte son rouleau de Torah…

“Un jour quand tu quittera ce monde, le jour du jugement dernier tu te trouvera devant dieu, et viendront se présenter tous les pavés que tu à foulé sans prononcer une parole de Torah, elle plaideront “Oh Eternel, cet homme m’a marché dessus sans m’offrir une parole de Torah, pourquoi lui accorderai-tu le paradis”… A 5 ans seulement mon père venait d’ancrer en moi sinon l’étude de la Torah, du moins la conscience de l’instruction, de la connaissance, de l’étude, ou du progrès permanent tout simplement…

L’imprimerie de Metz

La première imprimerie en France uniquement consacrée aux livres hébraïques est créée à Metz en 1764 par Moïse May.

Le ghetto de Metz comptait alors plus de deux mille habitants et une école rabbinique réputée ; pourtant tous les livres nécessaires à l’étude devaient être importés, en général de Francfort.

Moïse May n’a pas de diplôme d’imprimeur, c’est un banquier messin issu d’une famille instruite : il compte parmi ses ancêtres un ministre-officiant, un juge du tribunal rabbinique, un rabbin circonciseur, et son propre grand-père était un sofer réputé, qui écrivit plusieurs rouleaux de la Torah. Soutenu par le grand rabbin de Metz, Samuel Hellman, il rachète le fond d’un imprimeur de Rödelheim (faubourg de Francfort), Moïse Lévy, et commence immédiatement la composition d’ouvrages à Metz, aidé par cet imprimeur et son contremaître.

Pour ne pas augmenter le nombre d’imprimeurs autorisés à exercer à Metz (fixé à deux) et nuire à cette corporation, le Parlement de Metz tolère l’activité de Moïse May à condition que les livres soient composés dans le quartier juif puis tirés chez un imprimeur breveté, en l’occurrence chez Joseph Antoine.
En neuf années, Moïse May publie en tout dix-sept titres, essentiellement des rituels de prières, des commentaires du Talmud, une grammaire, un calendrier, une haggadah (texte lu à Pessah, la fête de Pâque) et trois volumes du Talmud de Babylone.

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